© UN Photo/Abel Kavangh – Vue de la place principale de Tripoli, en Libye.

New York, USA, le 31 janvier, 2022/African Media Agency(AMA)/Les autorités libyennes doivent prendre des mesures pour rendre justice au grand nombre de personnes victimes de violations des droits humains et du droit international humanitaire, a déclaré dimanche la Mission indépendante d’établissement des faits des Nations Unies sur la Libye à l’issue d’une visite dans le pays.

« Les familles de ces victimes ont attendu trop longtemps pour que justice soit rendue », a déclaré Mohammad Auajjar, président de la mission d’enquête, cité dans un communiqué de presse du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. « Les autorités libyennes leur doivent de partager des informations sur leurs proches, de les rencontrer et de leur apporter des réponses. Le silence est inacceptable ».

« Nous aussi, nous avons demandé à plusieurs reprises des réponses sur l’état d’avancement de multiples enquêtes concernant de graves violations des droits de l’homme, mais à ce jour, aucune réponse satisfaisante n’a été apportée », a ajouté M. Auajjar.

La mission d’enquête, qui comprend également les experts Tracy Robinson et Chaloka Beyani, a été créée par le Conseil des droits de l’homme en juin 2020 avec pour mandat d’enquêter sur les allégations de violations et d’atteintes au droit international des droits de l’homme et au droit international humanitaire commises en Libye depuis 2016.

Rencontre avec des victimes

Au cours d’une visite du 23 au 26 janvier à Tripoli, les experts de la mission d’enquête ont rencontré des victimes et des représentants de victimes qui ont témoigné sur les exécutions extrajudiciaires, la torture, la détention arbitraire, les disparitions forcées, la traite des êtres humains, les déplacements internes, l’existence de charniers et de morgues contenant des cadavres auxquels les familles n’ont pas accès.

De nombreuses victimes et leurs représentants sont venus de Benghazi, Syrte, Murzuk, Sebha et Misrata pour rencontrer la mission. La mission devait se rendre à Sabha pour rencontrer les victimes, mais cela n’a pas été autorisé par les autorités locales malgré des demandes répétées.

Les experts ont regretté de ne pas avoir pu rencontrer le procureur général pour recevoir des informations sur les nombreux cas relatés par les victimes qui relèvent de son mandat d’enquête.

« Les autorités de l’État que nous avons rencontrées nous ont parlé de leurs efforts pour renforcer l’État de droit, mais ces efforts n’ont pas rendu justice aux victimes et à leurs familles », a déclaré Tracy Robinson. « Vous pouviez voir la perte profonde lorsque les victimes nous parlaient. Leur désir anxieux de justice n’est pas satisfait, dans de nombreux cas depuis des années ».

Inquiétude sur le sort d’Iftikhar Boudra

Les experts ont également regretté que les autorités n’aient pas accordé l’accès aux prisons et aux centres de détention à travers le pays, malgré des demandes répétées.

Chaloka Beyani a déclaré que « la détention arbitraire en Libye est devenue un outil de répression et de contrôle politique omniprésent, ce qui explique pourquoi des milliers de personnes sont privées de leur liberté, souvent dans de mauvaises conditions, sans procédure régulière, ni accès à la justice ».

Lors des réunions de la mission d’enquête avec des responsables, les experts se sont joints à l’appel d’autres experts de l’ONU pour la libération immédiate d’Iftikhar Boudra, qui a été détenue à Benghazi il y a quatre ans à la suite de commentaires critiques qu’elle a faits sur les réseaux sociaux au sujet de la militarisation à l’Est. Mme Boudra serait dans un état critique et sa famille affirme qu’elle n’a pas été autorisée à lui rendre visite depuis huit mois.

Distribué par  African Media Agency pour Onu Info

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